Voici quelques photos… Les 500 photographies du projet « Dans 10 ans, où serez-vous ? », ainsi que les réponses, sont sur ma page facebook.com/dans10ans.
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Jean-Louis : J’aimerais bien être comme aujourd’hui. Encore dans un festival. C’est dur à dire parce que je commence à vieillir. L’âge, peut être que ça nous mettre un petit peu de barrières. Mais j’espère vivre jusqu’à cent ans. Dans dix ans, peut-être que je serai encore ici. [Festival country, Durham-Sud]
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Alice : J’aimerais être à plein d’endroits différents. Soit à l’étranger, très loin, dans un pays chaud, avec ma famille, mes enfants, mon chum. Soit dans le coin ici, aussi avec ma famille, mes enfants, mon chum. Jihane : J’aurai encore ma crêperie pour mes événements préférés. Je sais pas. J’ai aucune idée. Je vais à l’année, pour ne pas dire au jour le jour. Une petit job easy. Sûrement encore à Montréal, avec une petite terre à l’extérieur, de la mer. [Festival Chants de Vielles, Saint-Antoine-sur-Richelieu]
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Ernest : I’ll probably be here in Montréal. I’ll be retired. I’ll be enjoying live. Maybe, finally, getting around to doing my home video editing. [Longueuil]
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Christine : Je prévois faire des études en droit et je vais sûrement travailler là-dedans. [Granby – Fête des mascottes]
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Lydia : Avoir fini mes études, avoir une maison, une famille, j’espère faire le métier que j’aime : infirmière. [Sherbrooke]
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Sophie : Je vais être là où le vent va me porter. [Pow-Wow Manawan]
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Robert : Nous autres, on va être ce qu’on fait aujourd’hui. On veut retourner à que faisaient nos aînés. Faire comme nos anciennes coutumes. Il veut pas nous reconnaître, le gouvernement. On va retourne à ce que faisaient nos aînés. On va s’habiller comme ils s’habillent, ici. On va être toujours avec nos habits, comme dans les pow-wow. [Pow-Wow Manawan]
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Mona : En voyage, en train de faire du parachute. Où ? Au Mexique. [Jonquière]
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Jean-Sébastien : Dans le cimetière. Sinon, je vais être dans le journal. [Chicoutimi]
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François : À Matane, ou dans les environs. Je serai rentier. Je ferai du transport-accompagnement bénévole, ce que je fais actuellement pour les patients à l’hôpital, à Rimouski, à Québec, ici à Matane. [Matane]
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Armand : On ne sait pas si on va être encore debout. Pis si c’est le cas, on va rester chez-nous, à l’appartement. [Montréal]
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Lucie : Je vais suivre des cours de peinture ; je vais m’en aller dans les arts. Lucie : Je vais faire partie d’une troupe mondiale de baladi. (Rires…) Non, non, mon petit patelin, c’est assez… C’est ma passion, c’est mon passe-temps. Je vais encore danser, avec un peu plus de cheveux blancs, un peu plus d’expérience… [Trois-Rivières]
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Lise : Dans ce bout-ci, à magasiner et à prendre des marches. Marcel : À me promener dans le quartier. Je suis d’ici, né sur la rue de Normanville et des Carrières. Aujourd’hui, il y a des condos dans le coin de l’ancien incinérateur ; avant, il y avait beaucoup de petites maisons – c’est du monde de mon âge qui sont tous partis. Les enfants des parents ont vendu les maisons pour faire des condos. [Montréal]
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Béatrice : Je me vois encore dans un parc. Jan : Un Yan avec un Y. [Montréal]
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Jézabel : Mariée, avec des enfants et une grande maison. Nicolas : Marié, une maison et un bon travail. Mariés ensembles ? Ben OUI ! [Montréal]
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Mario : En santé, j’espère. J’aimerai retourner dans le bois, comme j’étais avant. M’installer en campagne. Et en santé. Je trouve ça dur, en ville. Je suis un chaman. En ville, j’ai bien de la misère à être parmi les gens. [Montréal]
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Virginie : J’aimerais avoir fait au moins un documentaire sur le mouvement social et avoir voyagé le plus possible, et être dans un autre pays. Anick : Probablement encore aux études, parce que je suis tellement indécise. [Montréal]
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Céline : J’aimerais ça être encore dans le quartier. Ça fait longtemps que je suis ici, et j’aimerais bien ça être encore là. [Montréal]
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Marianne : Éducatrice pour les enfants. Annie : Dans le domaine des arts. Peut-être en animation 3D ou désigner. [Montréal]
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Anne-Catherine : Vivre ma vie, avoir du fun, encore. En appartement, avec un chat. Philippe : Avec un maison, mes deux chats siamois et une carrière de mannequin. [Québec]
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Paul : Je vais vivre en Ontario ! (Chiens : Rex et Wilson) [Québec]
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Fernand : Je le sais pas. Je peux avoir passé au feu… Jean-Guy : Encore vivant, et encore dans ma ville. Roland : Avec des cannes ? Ça dépend… J’aurai soixante-dix-neuf ans. [Sainte-Thérèse]
Toutes les photos sur ce site ou sur facebook.com/dans10ans.
Le projet photographique « Dans 10 ans… » forme une fresque humaine à la manière d’une collection de polaroids : on y observe des gens de toutes les régions du Québec qui répondent à une question commune « Où serez-vous dans 10 ans ? ».
Puisque la question pouvait être prise au pied de la lettre ou au figuré, et désigner à la fois un endroit ou une situation, les propos furent décuplés et les réponses regorgèrent en variété. De fait, le photographe a tout bonnement donné la parole aux gens en les invitant à conter un bout de leur histoire.
Le plaisir tacite, pour André Lemelin, comme pour les personnes prises en photo, était l’acte de photographier et d’être pris en image lors d’une rencontre improbable. L’appareil photo s’est métamorphosé en un générateur de relations humaines permettant au photographe de se rapprocher de ses semblables, pour les aborder et être intimement avec eux le temps d’un bref échange.
L’engagement humain du photographe a nourri son projet qui s’est à son tour enrichi de la proximité des gens. André Lemelin a pu dès lors constituer une variété de portraits pour en exhiber une essence commune : l’être humain dans sa présence, c’est-à-dire dans sa disponibilité, sa curiosité, son affabilité, bref, son humanité.
Le photographe est devenu le porte-parole d’autant de voix que les personnes croisées. Cinq cents photographies – prises dans une soixantaine de villes, un périple de douze mille kilomètres parcourus en cinq mois – qui témoignent de petits bouts de rêves projetés dans l’avenir comme un chapelet de récits : voyages, famille et travail pour certains, mais aussi prise d’une conscience terrible pour d’autres : celle de la mort.
Avec ce projet, le photographe est allé à la découverte d’inconnus pour témoigner d’un court passage de leur histoire et a fait de leur altérité une expérience collective, de leurs portraits singuliers un point de rencontre impérissable et généreux. Par la force des choses, le projet « Dans 10 ans… » s’inscrit manifestement dans la mémoire collective québécoise.
Avec ses photographies tricotées de complicités, de coïncidences et de prétextes, André Lemelin vous propose ces portraits comme autant de clés pour saisir un peu plus de sens dans notre nature humaine commune, l’impermanence.
Et vous, dans 10 ans, où serez-vous ?